D’un clocher à l’autre…
L’histoire de notre village est pleine de richesses ; parcourir son territoire permet de retrouver les quartiers, les lieux-dits et des points précis de notre patrimoine.
« Micoutè », le papy du village, a bien voulu nous le présenter et faire le tour du village en le faisant découvrir également à ses petits enfants « Mic » et « Pom ».
« … POUZAC est entouré de cinq communes : Bagnères de Bigorre au sud, sud-est ; Labassère au sud-ouest ; Trébons au nord-ouest ; Ordizan au nord-est et Hauban à l’est.
Quatre routes départementales le traversent : la RD 8 (axe Ordizan/Bagnères) , la RD 26 ‘(axe Astugue/Serre Devant/Bagnères) , la RD 88 (axe Bagnères/Labassère) et la RD 935 (axe principal Tarbes/Bagnères).
Douze kilomètres de voies communales sillonnent le village et des chemins ruraux s’enfoncent dans les zones agricoles et les contreforts.
Les rues sont assez étroites, les habitations se situent perpendiculairement aux rues d’où peu d’ouvertures sur celles-ci. Il paraîtrait que cela signifiait que la vie en privé était prioritaire à la vie en communauté … »
Comme c’est mercredi, « Micouté » a donné rendez-vous au deuxième coup de 9 heures de l’horloge du clocher de l’école.
L’eau de l’Anou gazouille … les cris des enfants de l’école résonnent encore … le drapeau tricolore flotte au balcon de la mairie … le soleil est présent et fait briller la fresque « il était une fois » plaquée sur le mur de l’école…
« Micoutè » arrive , il porte une sorte de tableau et nous le présente :
« Je vais vous faire la description héraldique du blason du village inscrit aux Armoiries de France
D’ azur aux trois ponts d’argent en chef
à la montagne de sable portant
une miche d’or.
Eau (ponts et rivières), terre (oppidum) et terroir (miche) sont ainsi rassemblés pour présenter l’unité du village …. Et maintenant en route vers le haut du village et le centre bourg… »
… Le pont de la Gailleste ouvre son objectif sur la place du Coustou qui a revêtu sa parure d’automne
« … ici est brûlé chaque année le « hailla », le feu de la Saint Jean. Avant les enfants secouaient leurs « hailles » … c’est peut-être reparti … et tout le monde rentrait maquillé de noir ‘charbon de bois) … «
Majestueux le Camp de César propose un tableau d’aquarelles. Les douglas verts et les châtaigniers roux se croisent au fil des sentiers de promenades et du parcours sportif.
« il y avait un vieux moulin et parfois la rivière devenait impétueuse et dangereuse. Ce lavoir subsiste encore au temps et les sources peinent à envoyer leurs fils d’eau rafraîchissants. Avant sur la place traînaient les troupeaux, maintenant les enfants ont leur espace »
Les rues étroites et perpendiculaires, l’une d’elles ne porte pas de nom … « sans nom » … débouchent sur la rue de la République qui nous permet de rejoindre le sentier qui va vers le sud le long d’un ruisselet…
« … avant le Lerc et l’Arribord étaient des zones agricoles qui se sont construites en respectant le cadre face à la chaîne pyrénéenne … »
« Micoutè » nous conduit à présent vers le sud, sud-ouest où nous rejoignons la RD 88 qui est l’axe limitrophe avec la commune de Bagnères. Nous passons devant le centre équestre situé sur la commune et permettant des ballades en forêt. Puis nous remontons la Gailleste en contre sens.
« Auparavant fonctionnait une usine de poteries, les Céramiques Cazalas, à partir de 1920. Le gisement de kaolin était important. La rivière a donné son nom à ce quartier qui se développe. Même si les maisons et les exploitations sont éparpillées, les différents lieux-dits de la forêt sont des endroits privilégiés pour les randonneurs , chasseurs et autres chercheurs de champignons. »
La vue de l’église de Labassère nous invite à faire demi-tour, nous arrivons à Bagnères (entrée nord) et nous reprenons l’axe principal , la RD 935.
« Avant désertique, cette partie de Pouzac s’est rapidement transformée avec l’implantation de structures commerciales. Cette zone est devenue la zone commerciale de la communauté des communes et son occupation est contrôlée. La sécurité des accès et sorties des différents commerces devrait être augmentée avec la mise en place d’un rond point. A la fin du 19° il y avait un champ de courses pour chevaux, maintenant on va y faire ses courses.
C’est sur le quartier de Broquère que se trouvait l’hippodrome, à présent c’est un quartier résidentiel où les noms de rues rappellent cet espace naturel. Attention les bords de l’Adour sont marécageux donc prudence ! »
Le 935 est traversé et nous voilà sur le complexe sportif « Michel Lalanne » (un enfant de Pouzac mort pour la France).
« Que d’histoires en ce lieu … les derbies « Pouzac/Trébons » , en foot, ont perpétué les problèmes du Moyen-Age …. les rencontres « Pouzac/Tarbes », en ping-pong, pour le leadership départemental. »
Un stade du Haut-Adour géré en SIVU, une salle omnisports avec la salle spécifique de tennis de table du nom du premier président « Pierre Jérome », une salle des associations du nom d’un citoyen-sportif-bénévole « Jean Douat » et enfin le terrain communal un peu plus au sud sont les signes d’un monde associatif important et dynamique.
« Attention, nous prenons la « route nationale » (1° dénomination de la RD 935). C’est dangereux: trafic, vitesse, incivilité et autres . Les « vélos » du Tour de France et les cyclos l’empruntent; l’été le flot des touristes est incessant, l’hiver les « doryphores » (skieurs d’un autre département…) l’envahissent… et pendant ce temps les anciens haras sont paisibles et les riverains s’inquiètent de la circulation. »
La sortie nord du village est là, ouf. Nous allons faire un petit tour chez nos voisins de Trébons et d’Ordizan pour revenir vers Pouzac par la RD 8.
A « Haouas », le ruisseau est parfois impétueux et inonde lors d’orages violents. Sur la droite le saut de l’Adour vit en parallèle avec la RD 8, la voie ferrée et l’Alaric (canal)
« … à présent les truites sont contentes , elles peuvent remonter avec la passe à poissons… pour les canoës on verra plus tard… » La descente nous amène devant l’ancienne carrière exploitée au 20° puis le passage à niveau nous rappelle que la ligne « Paris/Bagnères » existait et que l’activité ferroviaire était vitale.
La route de la Serre Devant , la RD 26, laisse entrevoir l’ancienne sablière, puis la route serpente vers le côteau.
« le croisement du château, beau bâtiment, où une grande propriété d’élevage s’étalait sur tous les pâturages devenus aujourd’hui le Golf de Bigorre … allez un petit putt et on redescend … »
La traversée de l’Alaric et de l’Adour confirme la place de l’eau dans le village.
« Tiens la Poste est encore là… jusqu’à quand ??? le village résiste comme Astérix… »
En prenant la rue du 11 juin c’est le quartier du Bas du village que l’on va visiter, le quartier des souvenirs.
Le drame du 11 juin 1944 est dans les mémoires des anciens, le Monument aux Morts est là pour nous le rappeler. La scierie « Caubin » , au fond de l’espace, se meurt. Le « carrérot » rappelle l’Algérie
« s’il pouvait parler il raconterait mille histoires : les parties de « cluc » (cache-cache), les premiers bécots (nombre de flirts y sont nés)… »
Les rues de la République, du Général Laffaille, de Montimars :
« c’est en haut de Montimars que l’autel votif fut découvert, les anciennes scieries ont gardé leurs assises pour rajeunir et voilà notre église; elle est excentrée du village ,c’est rare ,l’histoire de Pouzac est passée par là.. »
« Micoutè » nous guide vers l’église et nous présente un parchemin :
« il a 450 ans, il se porte bien … le chef d’oeuvre de la commune … il est bien conservé aux Archives Départementales.. »
Il est midi , après les douze coups du clocher de l’école, c’est l’angélus du clocher de l’église qui résonne, les deux clochers s’entendent bien ….